Architecture favorisant les apports passifs (d’où le nom) permettant de limiter les besoins en énergie et les risques de surchauffe estivale. Cela se traduit par un bâtiment compacte, vitré au sud, fermé au nord, même s’il est possible de compenser une mauvaise orientation par un renforcement de l’enveloppe.
La façade principale sera idéalement plein sud et particulièrement vitrée. En retour, la façade nord fera l’objet d’une protection renforcée et d’un minimum d’ouvertures, voire d’un sas pour la porte d’entrée si nécessaire. Si la conception bioclimatique repose sur cette orientation optimale, il arrive que cette implantation ne soit pas possible (mauvaise orientation du terrain, masque au sud…), aussi une maison passive peut être envisagée avec une autre orientation. Dans ce cas, le « manque à gagner thermique » est compensé par ailleurs.
Le but est d’avoir le moins de surface en contact avec l’extérieur (= moins de surface à isoler) pour la plus grande surface habitable. Ce rapport s’appelle le facteur de compacité. Plus ce facteur est faible, plus la construction est thermiquement performante. Au delà de la compacité, la simplicité de la forme est essentielle. Ainsi, décrochements, balcons rapportés sur la façade ou éléments en saillie - qui peuvent se révéler très pénalisants - sont à éviter.
L’importance de la surface vitrée en façade sud et la qualité des vitrages sont une garantie de bénéficier d’apports solaires conséquents et de diminuer d’autant les besoins en chauffage. On peut encore amplifier ces apports en chaleur gratuite en ajoutant à la maison une serre bioclimatique sur la façade sud. La surface vitrée supplémentaire et l’effet de serre joueront le rôle d’un véritable chauffage naturel. Il est important de souligner que le Passivhaus Institut recommande la mesure en ce qui concerne les parois vitrées : la surface vitrée ne devrait ainsi pas dépasser 25 % de la surface utile d’un bâtiment pour éviter les surchauffes.
Dans un projet passif, les apports solaires couvrent environ 50 % des besoins totaux en chaleur, les apports internes seulement 15 %. Il va donc falloir trouver le bon compromis entre facteur solaire (g, minimum 50 %) et isolation (Ug pour le vitrage, maximum 0,8 W/m².°C ), et ce, en tenant compte des orientations et des surfaces vitrées de chaque ouverture. Le logiciel PHPP permet différentes simulations pour optimiser les choix. On pourra ainsi vérifier si le triple vitrage est indispensable, ce qui est généralement le cas, ne serait-ce que pour couper l’effet paroi froide en hiver.
Plus la proportion du cadre de la menuiserie est importante, plus il y aura de ponts thermiques et moins la fenêtre sera isolante. Il vaut ainsi mieux avoir un grand vitrage que plusieurs petites fenêtres. Le bois reste le matériau le plus recommandé pour la réalisation des menuiseries, à la fois pour ses performances thermiques et pour sa faible énergie grise. Les menuiseries intègrent des isolants (idéalement du liège) permettant de couper les ponts thermiques internes. Les menuiseries coulissantes sont vraiment étanches sont plus rares à trouver. Enfin, il ne faut pas négliger la qualité des portes pleines. Dans tous les cas, il est plus que recommandé de choisir des menuiseries certifiées par le PassivHaus Institut. Le montage doit garantir l’étanchéité à l’air de la menuiserie. Plus la menuiserie est proche du nu extérieur du mur, moins le pont thermique est important. On utilise généralement des joints « compribandes » (ruban de mousse expansive) et des adhésifs pour garantir l’étanchéité entre le mur et le bâti de la fenêtre.