Écologiques ou conventionnelles, les solutions d’isolation sont aujourd’hui légion. Matières, qualités, poses, mais aussi tarifs varient très largement pour s’adapter à tous les besoins.
Certains matériaux (le métal, l’eau...) sont des conducteurs de chaleur : ils permettent (voire favorisent) le passage des calories par conduction. À l’inverse, un matériau isolant ne conduit pas la chaleur, mais limite son passage. Cette résistance dépend à la fois des caractéristiques du matériau et de l’épaisseur posée. Il existe une multitude de matériaux isolants : origines chimiques ou naturelles, matière très transformée ou quasi brute, mousses, panneaux, laines... tous ces matériaux ont un point en commun : augmenter la résistance thermique d’une paroi. Si le choix est largement déterminé par le contexte (maison individuelle ou appartement, construction ou rénovation, isolation de toiture ou de murs...) et le budget accordé aux travaux, d’autres paramètres entrent en ligne de compte.
Face à une offre si vaste, comment choisir l’un plutôt que l’autre ? Une première donnée est la nature des matériaux et de leur impact environnemental. Sur ce terrain, les matériaux bio-sourcés ou issus du recyclage sont évidemment à privilégier : leur composition, à base de matières renouvelables, est intéressante du point de vue de l’exploitation des ressources ; leur transformation est, dans un second temps, moins énergivore (l’énergie grise) et polluante (émissions de CO²). La composition soulève une autre question : l’impact sur la santé. De ce point de vue, les isolants bio-sourcés sont préférés, car ils ne sont pas irritants à poser et ne dégradent pas la qualité de l’air intérieur. Une autre différence est celle des coûts : les prix varient sur une échelle de 1 à 5. Enfin, les isolants ne présentent pas tous les mêmes caractéristiques thermiques. Il convient donc de les comparer sur plusieurs critères pour choisir le matériau le mieux adapté au contexte, aux besoins, en prenant en compte sa disponibilité locale.
La première propriété à connaître est le « pouvoir isolant », qui varie d’un matériau à l’autre. Cette caractéristique est mesurée par le coefficient de conductivité thermique (ou lambda). Cette valeur dépend des qualités intrinsèques du matériau : plus le λ est petit, moins le matériau est conducteur et plus il est isolant. Dans une paroi, les propriétés isolantes des matériaux se définissent en fonction de leur épaisseur par la résistance thermique (R). Cette valeur détermine la capacité d’un matériau ou d’un ensemble de matériaux composant une paroi à s’opposer au passage de la chaleur. Plus R est grand, plus le matériau (ou le mur, le toit...) est isolant. C’est cette unité de mesure qui est utilisée dans les textes réglementaires en vigueur. Ainsi, des valeurs minimales sont actuellement imposées par type de paroi.
Par ailleurs, d’autres propriétés, moins souvent prises en compte mais non moins importantes, varient d’un isolant à l’autre. C’est le cas de la densité, qui, avec la capacité thermique, détermine la capacité à stocker les calories (inertie) et donc à ralentir leur restitution (déphasage). Cette propriété participe au confort d’été. Notons que, selon ses propriétés, un isolant n’est pas toujours aussi efficace en été qu’en hiver, il s’agira donc parfois de combiner des matériaux. La résistance au passage de la vapeur d’eau est également une caractéristique importante : certains matériaux permettent à l’humidité de s’échapper, d’autres pas, et certains encore se dégradent à son passage.
Attention à bien se renseigner sur les critères de pose et les compétences du poseur, car cette étape est décisive pour la qualité d’isolation. Il convient ainsi de créer une protection continue, sans rupture, ponts thermiques ou risque de dégradation. Dans la majorité des cas, l’isolant sera accompagné de membranes d’étanchéité permettant de répartir uniformément la vapeur d’eau intérieure (pare-vapeur ou freine-vapeur) ou de le protéger des intempéries extérieures (pare-pluie). Ces membranes, qui peuvent parfois être déjà associées à l’isolant, doivent être parfaitement posées et étanchéifiées avec un adhésif adapté.
« L’isolation thermique écologique. Conception, matériaux, mise en œuvre - Neuf et réhabilitation »
Un livre « référence » pour particuliers et professionnels. Par Jean-Pierre Oliva, Samuel Courgey, Éditions Terre Vivante, 35 €
Jean-Pierre Oliva est conseiller et maître d’œuvre en architecture écologique. Spécialisé dans ce domaine depuis les années 80, il est l’un des pionniers de la construction écologique en France.