L’entreprise Espace & Energie est spécialisée depuis 30 ans dans le gain de mètres carrés. De l’aménagement de combles, son premier métier, elle s’est diversifiée vers la surélévation et l’extension de bâtiments ainsi que depuis 5 ans vers la rénovation énergétique. Forte de son savoir-faire tous corps d’état, elle s’appuie sur des industriels de haut vol comme VELUX ou STO et des procédés aboutis comme Harnois.
Texte : Julie Molière - Photos : Espace & Energie
Basée en région parisienne, zone tendue en matière d’espaces à construire, l’entreprise compte aujourd’hui 45 employés et de très nombreuses références. C’est donc en toute quiétude que les propriétaires de cette maison en meulière à Cergy, se sont adressés à elle pour la réalisation d’un niveau supplémentaire. Leur motivation n’était pas le manque d’espace, mais la réalisation d’un appartement indépendant de 60 m² qui, loué, permettrait un petit appoint bienvenu la retraite arrivée.
« Nous sommes toujours en quête d’amélioration de la qualité de nos chantiers, explique Pascal Rambaud, dirigeant de l’entreprise. Nous avons été « Pros de la Performance Energétique » avant l’heure. Notre apprentissage des métiers de l’étanchéité à l’air et de l’isolation, qu’elle soit par l’intérieur ou par l’extérieur, nous a apporté une vraie culture de la performance thermique qui se reflète dans nos extensions et surélévations. »
De fait, l’astuce est double : le fait de rajouter un étage permet également de refaire une toiture aux normes thermiques d’aujourd’hui, ce qui se traduit par des économies d’énergie. La surélévation se faisant par-dessus le toit existant, les habitants peuvent rester dans leurs murs le temps du chantier (environ 3 mois). L’ancien toit est démonté lorsque le nouveau est terminé. La maison est toujours hors d’eau.
« Lorsque les combles sont aménageables, nous utilisons systématiquement le procédé Harnois, explique Pascal Rambaud. Il consiste à poser des poteaux métalliques très discrets que l’on cache dans les cloisons. Ils permettent de faire porter les charges de structure sur l’étage inférieur (ou le rez-de-chaussée selon les cas). L’intérêt est d’ensuite venir rapporter une ossature bois sur ces poteaux métalliques, sans risque mécanique, tout en garantissant une excellente isolation phonique, le plancher étant désolidarisé du plafond de l’étage inférieur. »
Ici, le cas était différent, car la hauteur disponible sous la charpente était insuffisante. L’entreprise est venue construire des murs en ossature bois sur les murs extérieurs existants (directement sur le chantier pour des raisons d’accessibilité), puis une charpente en fermettes.
« Outre son poids, le gros avantage de l’ossature bois est de pouvoir être isolée par l’intérieur entre montants et par l’extérieur, ce qui permet de ne pas perdre trop de mètres carrés habitables avec l’isolation ». Ainsi, 140 mm de laine de verre (R=4) sont placés entre les montants d’ossature, côté intérieur, avant pare-vapeur. Côté extérieur, Espace et Energie applique systématiquement le procédé STO TOP31, qui consiste en une isolation par l’extérieur en polystyrène graphité de 40 mm (λ = 0,031 soit R=1,3). « Avec une résistance à la diffusion de vapeur d’eau mu (µ) comprise entre 30 et 40, le Top31 n’est pas totalement étanche comme on le pense souvent !, précise Pascal Rambaud. Ce qui ne nous empêche pas de calculer avec précision le point de rosée pour chaque chantier. »
Le PSE graphité est ensuite recouvert d’une fibre de verre, noyée dans deux couches successives de colle résine. La surface ainsi marouflée va durcir et conforter la résistance mécanique du mur. Ne restera plus qu’à poser une couche d’enduit de finition, enduit mince de 1,5 à 2 mm, de la couleur choisie, si possible en harmonie avec les murs existants. « Nous apprécions la fiabilité éprouvée du système STO TOP 31, dont les différents composants sont parfaitement adaptés les uns aux autres. En outre, ils sont fabriqués en France, dans un site ultra moderne à Amilly, près de Montargis. Si les règles de pose sont bien respectées, il n’y a jamais de mauvaise surprise : pas de fissure et un très bon vieillissement. » Au final, les murs cumulent une résistance thermique de 5,3 m² .K/W. La nouvelle toiture est généralement isolée par 260 mm de laine de verre en deux couches croisées permettant d’atteindre une résistance thermique de 7. « Pour les combles perdus, nous utilisons la technique de soufflage de ouate de cellulose. En cas de zone à forte exposition au bruit, nous remplaçons la laine de verre par de la laine de bois. Il y a un léger surcoût, mais l’isolation phonique est bien meilleure. »
Une fois les travaux d’isolation et de couverture terminés, et le chantier nettoyé, la trémie du futur escalier est ouverte. Il n’y a eu aucune nuisance pour les habitants. Autant que possible, Pascal Rambaud place une ouverture de toit au-dessus de l’escalier, pour favoriser un éclairage naturel. « Nous sommes parfois amenés à faire des compromis, car les fenêtres de toit doivent être alignées sur les ouvertures existantes. Mais il y a toujours une solution. Nous travaillons exclusivement avec VELUX qui propose toutes les tailles et tous les types de fenêtres, voire même des systèmes automatisés autonomes grâce à l’énergie solaire. Pour une chambre, nous choisirons la fonction « tout confort » qui étouffe le bruit de la pluie de 7 dB. Nous conseillons systématiquement la pose de volets roulants pour éviter les surchauffes en été. »
Au final, l’appartement offre un séjour, deux chambres et une salle de bain et est occupé aujourd’hui par une famille. Il dispose d’une entrée indépendante au rez-de-chaussée de la maison existante. Le chauffage est assuré par des convecteurs électriques de faible puissance, les besoins étant très réduits. Une VMC simple Flux hygro B assure la ventilation. « Le coût des travaux d’une surélévation oscille toujours entre 2000 et 2500 €/m² habitables, précise Pascal Rambaud. Plus la surface construite est grande, plus le prix baisse rapporté au mètre carré. Nous assurons la totalité des travaux, les propriétaires se gardant généralement la peinture. Le fait d’être tout corps d’état permet un chantier fluide, un seul interlocuteur et une garantie de résultat. »