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Ventilation, hygiène et performance énergétique

Texte : Jérôme Delaunay - Photo : Helios

La problématique de la qualité de l’air est un sujet qui prend de l’ampleur, bien qu’il soit encore relégué au second plan par les exigences de performance des systèmes de ventilation pour la basse consommation. et pourtant les impacts sanitaires sont préoccupants. ils viennent s’ajouter et se combiner à d’autres sources de pollution. nous allons traiter en particulier de la qualité de l’air en lien avec la ventilation dans les logements, tout en gardant à l’esprit qu’une bonne qualité de l’air passe aussi par la diminution des sources de pollution et l’aération ponctuelle les locaux.

Texte : Jérôme Delaunay

La qualité de l’air intérieur : état des lieux

Evacuer les polluants intérieurs

La qualité de l’air intérieur est un enjeu sanitaire majeur. Ce, parce que nous passons plus de 80 % de notre temps en espace clos et en particulier dans les logements : 14 h par jour en moyenne. De fait, il y a des centaines de substances potentiellement nocives présentes dans l’air, et venant de sources différentes. Face à cet état de faits, les systèmes de ventilation apportent une réponse afin d’extraire efficacement les polluants.

Solutions

L’obligation de ventilation dans les logements est en vigueur depuis 1983 suite aux arrêtés imposant une aération générale et permanente. Parallèlement, depuis septembre 2013, les produits de construction ou les revêtements amenés à être utilisés à l’intérieur des locaux, doivent être munis d’une étiquette sur les émissions de polluants dans l’air. Seule la France s’est dotée d’un tel dispositif. Par ailleurs, la surveillance de la qualité de l’air intérieur va progressivement devenir obligatoire dans les crèches, les groupes scolaires et les autres établissements d’enseignement. Elle concerne le formaldéhyde, le benzène, et le CO². Le formaldéhyde est représentatif de la pollution intérieure, car il est statistiquement présent dans tous les logements. Le benzène lui, est le reflet de la pollution extérieure, via l’air neuf. Ils sont reconnus comme étant cancérogènes. Et le CO² est utilisé comme indicateur de confinement.

Les systèmes de ventilation et la qualité de l’air

Hygiène et performance énergétique Rappelons que la première fonction d’un système de ventilation est d’assurer le renouvellement d’air hygiénique. Le fait d’être performant énergétiquement est une vertu qui lui est de plus en plus demandée avec le renforcement des réglementations thermiques pour les bâtiments neufs. Fort heureusement, les principales familles de systèmes de ventilation ont fait globalement évoluer l’hygiène et la performance dans le même sens.

La ventilation naturelle

Du point de vue de l’hygiène et de la performance, deux tiers des logements sont mal ventilés ! Car ils sont ventilés naturellement. Soit le taux de renouvellement d’air général ou dans certaines pièces est insuffisant, et l’hygiène n’est pas assurée, soit il est trop important, générant une surconsommation de chauffage. L’une des conséquences est que l’humidité dans les logements touche un ménage sur cinq. Dans beaucoup de bâtiments tertiaires, le renouvellement d’air est également insuffisant. D’après la campagne de surveillance de la qualité de l’air menée de 2009 à 2011, 27 % des 310 établissements (crèches, maternelles et élémentaires) sont trop confinés.

L’étiquette sur les émissions dans l’air intérieur

Les produits de construction et de décoration amenés à être utilisés à l’intérieur des locaux, sont munis d’une étiquette qui indique leur niveau d’émission en polluants volatils.

Dix polluants sont pris en compte et des seuils d’émission délimitent les classes de chaque substance (de C à A+). In fine, c’est la classe la plus défavorable qui sera retenue pour caractériser le produit sur l’étiquette.

Attention, quelle que soit la classe affichée par l’étiquette, il convient toujours de respecter les préconisations d’usage (ouverture des fenêtres, usage d’un masque...) et les signalétiques de danger (par inhalation, mais aussi ingestion, contact physique...) lors de la mise en œuvre des produits. 

Extraction autoréglable.

La ventilation simple flux

L’objectif premier d’une ventilation mécanique est de contrôler le débit d’air neuf, pour d’une part assurer un débit minimum et d’autre part éviter des débits trop importants. Elle s’est généralisée dans les nouveaux bâtiments depuis 1983, suite aux arrêtés imposant une aération générale et permanente des logements. Elle peut être aussi bien par extraction (cas le plus fréquent en logement) que par insufflation.

Ce système, bien supérieur à la ventilation naturelle, présente cependant deux principaux inconvénients pour les logements :

  • Sa performance est directement liée au débit d’air extrait. Donc depuis 1983, les systèmes n’ont eu de cesse de faire baisser les débits pour améliorer les performances. Les systèmes hygroréglables actuels ont des taux de renouvellement d’air moyen globaux inférieurs à 0.5 vol/h, susceptibles de nuire à la qualité de l’air. C’est particulièrement le cas dans les bâtiments récents soumis à exigence d’étanchéité à l’air. Mais les études menées sur le sujet ne sont pas encore suffisamment représentatives pour tirer des conclusions.
  • La répartition des débits d’air neuf entre les différentes pièces n’est pas équilibrée. Des pièces sont forcément plus balayées que d’autres car l’air neuf prend les chemins les plus « faciles ».

 

La ventilation double flux

La ventilation double flux en logement est le seul système qui garantit une bonne hygiène, pièce par pièce, en supprimant les défauts de la simple flux. Sous réserve toutefois que le réseau d’insufflation soit correctement équilibré.

Le symptôme « filtre encrassé » d’une double flux est régulièrement pointé du doigt comme un élément non hygiénique, mais rappelons que pour une simple flux par extraction, l’air neuf pollué n’est pas du tout filtré !

Meilleur système en termes d’hygiène, la double flux présente néanmoins des inconvénients :

  • Elle est 4 fois plus chère (en moyenne) que la simple flux pour une maison individuelle.
  • Elle est plus complexe à mettre en œuvre en rénovation, le cas idéal étant la maison avec un seul niveau et des combles perdus.
  • Elle nécessite plus d’entretien que la simple flux.

  • Elle entraîne des consommations électriques plus importantes du fait du 2e ventilateur de soufflage.


Le Radon

Le radon est un gaz inodore, incolore, radioactif (donc cancérogène) qui émane naturellement des sols dans certaines zones. 31 départements sont particulièrement concernés par la problématique du radon. Pour en savoir plus, se reporter au site du ministère de la santé ou du CSTB.

Conclusion 


La qualité de l’air est un sujet complexe. Elle est influencée par de multiples paramètres. Et d’ailleurs la réglementation ne s’est pas encore risquée à fixer des garde-fous sur tel ou tel indicateur. 
Retenons qu’en rénovation l’objectif est de privilégier la ventilation mécanique dès que c’est possible. Et que pour le neuf, il serait dommage de se priver du meilleur système possible !

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