Alternative aux granulés, les plaquettes ou bois déchiqueté peuvent également alimenter des chaudières bois automatiques. Adapté au milieu rural, c’est un combustible économique et performant.
« La plaquette sera utilisable dans une chaudière domestique en dessous de 35 % d’humidité. »
Fabrication
Les plaquettes forestières, ou bois déchiqueté, sont obtenues par déchiquetage (outil tranchant) ou broyage (outil non tranchant du type marteau) des résidus de l’entretien et de l’exploitation de nos forêts, de nos haies et des espaces non forestiers ainsi que des coupes de taillis (taillis de saules à très courte rotation par exemple) et de peuplements spécifiques dédiés à la plaquette. La ressource disponible en France est donc très grande et son exploitation ne fait que commencer. Les plaquettes peuvent provenir de la propriété du consommateur, déchiquetées par les CUMA ou par des entreprises privées. L’entretien des haies fournit ainsi entre 30 et 100 tonnes de plaquettes de bois par an et par kilomètre de haies. Le bois peut être broyé humide (ce qui imposera un séchage de plusieurs mois) ou sec (prêt à l’emploi).
Les plaquettes industrielles proviennent, quant à elles, du broyage ou déchiquetage des connexes propres d’industrie du bois, scieries ou menuiseries.
Qualité et pouvoir calorifique
Les principales caractéristiques des plaquettes sont la granulométrie, l’humidité, le pouvoir calorifique et secondairement le taux de cendres, le taux de poussière, la présence de corps étrangers et la présence de moisissures.
Pour une même masse de bois, les variations de volumes atteignent jusqu’à 30 % en fonction de la taille des plaquettes. Les plaquettes fines (dimensions inférieures à 3 cm environ) sont destinées à l’habitat individuel et aux petits réseaux de chaleur, les grosses plaquettes aux installations industrielles.
En termes de contenu énergétique, l’identification des essences est moins importante dans le cas des plaquettes que pour les autres combustibles bois. Pour des plaquettes sèches (taux inférieurs à 30 %), le contenu énergétique est de 3 300 à 3 900 kWh /tonne. Un mètre cube apparent (MAP) est équivalent à 0,7 stère de bûches et peut produire entre 750 et 1000 kWh selon son humidité.
Le taux de cendres varie en revanche fortement selon l’essence et la partie de l’arbre utilisées. Il peut également y avoir de la terre et des cailloux provenant de la manipulation du bois. Le « criblage » permet de les éliminer et de réduire le taux de poussière (taille inférieure à 1 mm) qui ne doit pas dépasser 5 % de la masse totale du bois.
Utilisation
Compte tenu de la taille des installations, le chauffage à plaquettes s’adresse surtout aux habitations situées en milieu rural n’ayant pas de problèmes de surface de stockage à l’abri de la pluie : une maison individuelle peut consommer jusqu’à 25 m³ de plaquettes par an.
En 2014, le coût des plaquettes forestières et bocagères était en moyenne de 95 € TTC la tonne hors livraison avec de fortes variations d’une région à l’autre (de 40 € à 240 € la tonne livrée en 2012). Les prix des plaquettes de scieries (chutes de sciage provenant de bois écorcé) sont inférieurs : à environ 50 € HT la tonne en 2014 (Source ADEME/CEEB).
Contrôler la plaquette
Les fournisseurs livrent en vrac, big bags ou par camion souffleur. Le taux d’humidité doit toujours figurer sur la facture. Il faudra veiller à ce que la dimension des plaquettes soit adaptée au type de chaudière.
La plaquette sèche est d’une couleur beige/blanche et la poussière s’envole lors de la manipulation. Elle donne une sensation râpeuse et sèche, elle est légère en main et la poussière ne colle pas aux doigts après manipulation. Entrechoquées les plaquettes émettent un bruit sec. Elles dégagent une odeur de menuiserie et non de sous-bois après la pluie.
Label
Certains fabricants, à l’image de l’ONF (marque ONF Energie Bois « Forêt Énergie »), garantissent l’origine de bois certifiés PEFC ou FSC. La marque « Chaleur Bois Qualité plus » (CBQ plus), gérée par FIBOIS Ardèche-Drôme et FIBRA Rhône-Alpes, certifie la qualité, la régularité de la plaquette forestière et la fiabilité de l’approvisionnement.
La norme EN 14961 couvrira prochainement les plaquettes, les briquettes et les bûches en plus des granulés.